Depuis le temps que l’on nous conseillait d’aller visiter la côte Est ! Nous avons choisi de planter notre tente à Hienghène le temps d’un week-end. Située à près de 400 kilomètres de Nouméa tout de même, ce petit havre de paix vous fera oublier les nombreuses heures de route grâce à sa nature majestueuse et ses habitants accueillants. Hienghène c’est aussi une belle commune fondée en 1887, qui regroupe près de 3000 habitants et donc de nombreuses tribus. En langue « fwai », son nom signifie « pleurer en marchant ». Cette traduction prend tout son sens car l’émotion ressentie en la parcourant, est bien vive.
Hienghène et son joli centre touristique
Il règne un grand sentiment de quiétude en arpentant ses rues. Le village s’étend le long de la route qui borde l’estuaire. Vous y trouverez toutes les commodités. Hienghène possède sa banque (BCI) et GAB OPT, son dispensaire, sa pharmacie, sa station-service (qui fait aussi épicerie), ses écoles, son collège ainsi que son marché (les mardi et vendredi). Une seconde épicerie est située à côté de la marina. Longez cette dernière ou quelques bateaux y sont amarrés. Profitez d’un banc au soleil au milieu des petites cases, pour feuilleter les brochures que vous aurez trouvé au Point Info, situé à côté. L’accueil y est chaleureux et on ressort avec de bons conseils pour parfaire son séjour comme en découvrant le centre culturel, les sentiers pédestres ou la base nautique par exemple (sites de plongées exceptionnels). N’hésitez pas à vous rendre à la mairie. Sa petite esplanade ainsi que le bâtiment en lui-même sont mis en valeur par l’art de la sculpture sur bois mêlé aux plantes, dont les kanaks ont le secret.
Hienghène constitue également une étape obligée de votre visite de la Calédonie, car c’est ici que plusieurs grandes pages de l’histoire du pays se sont écrites. D’abord avec Bouarate, le grand chef de l’importante tribu qui occupait la région aux débuts de la colonisation. Puis avec Jean-Marie Tjibaou, devenu un symbole pour le pays. Enfant de la commune, il en est devenu le maire jusqu’à sa tragique disparition en 1989, après avoir oeuvré pendant des années pour son pays et la reconnaissance des siens. Son âme plane dans la région et vous pouvez prendre la mesure des évènements qui se sont joués à Hienghène en allant respectueusement sur les lieux de l’embuscade de Wan Yaat. Après l’office du tourisme, tournez à droite en direction de la tribu de Ganem. Longez la rivière Hienghène et tournez à gauche à l’embranchement en suivant la tribu de Tiendanite. Après avoir passé une dernière tribu, celle de Poindjap, vous découvrirez deux camions calcinés qui n’ont jamais bougés depuis les évènements où dix militants kanaks ont perdu la vie en 1984. Deux frères de Jean-Marie Tjibaou sont tombés dans l’embuscade. Sur une stèle est inscrite Fils de Kanaky, souviens toi… (photos interdites)
Admirez ses célèbres roches
Comme si la nature ne l’a pas déjà assez gâtée, Hienghène est magnifiée par ses célèbres rochers ! En arrivant depuis le Nord, un premier point de vue aménagé s’offre à vous, avant de descendre vers le village. Les deux plus célèbres roches de la commune sont là devant vous : La Poule Couveuse ( Puxa en langue) et le Sphinx. Vous pourrez les admirer encore mieux depuis le Belvédère, deuxième point de vue situé à 2 km après la sortie du village en direction du sud. Le panorama à 360 degrés sur la Chaîne, le lagon et les îlots y est magnifique ! Découvrez la région grâce à sa table d’orientation sculpté découpée dans l’acier. La lumière y est parfaite au lever du soleil (car le soleil se couche derrière les montagnes).
Plus au Sud de la commune (environ 6 km), s’étend un autre bijou de la nature : les falaises et la lagune Lindéralique. Une aire aménagée (où il est aussi possible de camper sur demande) vous permettra de découvrir cette splendeur de calcaire noir, comme déchiquetée, taillée au couteau. C’est d’ici que vous pouvez également prendre un départ en kayak pour admirer les roches de plus près et rejoindre le lagon.
Le bac de la Ouaiëme
Il est aussi étonnant que dépaysant de découvrir cette originalité et petite prouesse technique de la côté est calédonienne. Pour rejoindre ou quitter Hienghène depuis le Nord, il vous faudra franchir l’estuaire de la Ouaiëme. Ce fjord envasé dans les montagnes verdoyantes, plonge directement dans la rivière, séparée du lagon par un long croissant de sable blanc. Vous faites donc la queue dans votre véhicule et lorsque le technicien vous fait signe, vous avez juste à vous avancer sur ce pont flottant à moteur ! Ce dernier résiste à l’appel du monde moderne qui voudrait le remplacer par un pont. Mais le lieu est tabou. Les ancêtres viendraient s’y réincarner en carpes à leur mort, le long du croissant de sable…
La traversée, qui est gratuite et possible 24h/24 et 7j/7, dure à peine 5 minutes. Ces 5 minutes vous font perdre la notion du temps tant l’expérience est inédite ! A la sortie du bac vers le Nord, un beau road-shop vous attend. Ce jour-là, nous n’avons pas résisté longtemps aux gâteaux et crêpes confectionnés par les tribus alentours !
La cascade de Tao
Après le Bac de la Ouaiëme, c’est un paysage grandiose qui vous attend sur la route. La RPN3 longe la côte en rasant les montagnes et en titillant l’océan. Au bout de 7 kilomètres vous arrivez sur le pont de la Oua Pandième, depuis lequel vous pouvez admirer la cascade de Tao. Elle tombe de la montagne sur 200 mètres de haut ! Pour rejoindre son lieu de baignade, il vous faudra suivre un sentier qui remonte le cours d’eau sur quelques centaines de mètres (200F/personne auprès de la tribu). Cependant, le sentier est souvent fermé car il est, comme la cascade, très sensible aux conditions climatiques. L’eau pourrait remonter de manière trop rapide et dangereuse. Ne tentez pas de passer outre la barrière, les locaux savent évaluer les risques de la cascade ! Pour vous consoler, reprenez la route pour en découvrir une autre, souvent moins sensible à la météo.
La cascade de Colnett (ou de la Oua Hinna)
Elle porte le nom de la vigie du Capitaine Cook, qui fut le premier homme blanc à apercevoir la Nouvelle Calédonie en 1774 (Cap Colnett). La cascade dévale les rochers noirs à travers la forêt pour rejoindre l’océan. Un sentier permet de rejoindre de nombreux trous d’eau, où la baignade y est délicieuse en pleine nature !
Le snack des cascades
Situé juste à côté de la cascade Colnett, ce petit snack vaut la peine de venir s’y restaurer après la baignade ! Tenu par un jeune couple dynamique, monsieur est au service pendant que madame est aux fourneaux dans une jolie petite cabane récente. Vous vous restaurez au beau milieu d’un grand jardin paisible, entouré par les cocotiers avec vue sur l’océan. Il y en a pour tous les goûts sur la carte, de quoi combler les plus grandes faims ou boire un simple petit café avant de reprendre la route ! Retrouvez plus de détails dans notre article dédié, ainsi que sur notre nuit au Camping du billet de 500F.
Infos pratiques
Coordonnées de l’Office du Tourisme local :
- Téléphone :+687 42 43 57
- Site web : hienghene-tourisme.nc